samedi 22 juillet 2017

Eurocks 2017 : Pour l'amour de la musique

Eurock'n'roll Circus 

       Un visuel chevaleresque, une programmation sur quatre jours (et non trois comme les dernières années), une météo capricieuse mais en majorité ensoleillée, de l'amour, de la joie, de la bière (avec modération), des artistes incroyables, voici un retour sans chichi sur cette 29ème édition flamboyante des Eurockéennes de Belfort. 

Instagram @cassandre_th


       Jeudi 6 juillet, il est 14 heures, nous découvrons le tout nouveau lieu du camping : arboré et ombragé, pour notre plus grand plaisir et confort! L'ambiance festive est évidemment présente. Il fait beau et chaud. Les sourires pullulent sur les visages des festivaliers, les Eurockéennes rendent la vie belle. Après un petit tour de ce nouveau camping nous voilà en cavalcade effrénée vers le lieu du festival. 

Accréditations récupérées, nous partons en direction du club Loggia pour découvrir les frères américains déjantés de Archie and The Bunkers. Ils ont 14 et 17 ans, leur rock est incroyablement bon, l'un des deux n'hésite pas à se rendre dans le public, une véritable osmose s'opère. Le début de soirée se poursuit dans cette tonalité de la jeunesse américaine avec The Lemon Twigs sur la scène de la Green Room. Ce sont également deux frères, de 17 et 19 ans, et ils font également du rock. Un rock moins garage, plus influencé par les années Beatles qui sied à merveille avec leur look des années 60. Après une pause alimentaire, nous voilà requinquées pour onduler nos corps au soleil couchant, les pieds dans le sable, avec les sons délicieux d'Indie Rock de Kevin Morby. La soirée prend alors un tournant francophone. Dans un premier temps on retrouve l'Electro du jeune français Petit Biscuit qui amasse une foule monumentale sur la scène de la plage. Puis dans un second temps, la Pop de la jolie et pétillante Jain qui nous offre un moment de pur bonheur à la Green Room et nous réconcilie avec un précédent live, un showcase dans les locaux de Deezer où elle avait donné une image tristement hautaine de sa personne. 


Devendra Banhart  - Instagram @cassandre_th.


Après une belle nuit et un doux réveil grâce aux scandeurs professionnels d' "APÉROOOO" propre à tout camping de festivals, nous sommes en route pour cette deuxième journée. Ce vendredi fut riche en émotions musicales. Notons dans un premier temps le live solaire et magique du chouchou vénézuélien Devendra Banhart. Une véritable ode artistique, dont on ne peut se lasser. Il y a des artistes à part entière, Devendra en fait partie. Son univers est unique, d'une beauté incroyable. Son concert au Bataclan ce mercredi 19 juillet fut tout aussi resplendissant. Le groupe anglais Editors a offert un show magistral sur la grande scène, avec un rock sombre mais empli de charme. Editors tourne depuis en boucle dans mes écouteurs, pour le plus grand plaisir de mes oreilles. Une poignée d'heures avant, la grande scène a accueilli le plus Franc-Comtois des Franc-Comtois, le grand Hubert Félix Thiéfaine accompagné de l'orchestre Victor Hugo de Franche-Comté. Un moment de riche humanité, un brin de nostalgie, face à tous les titres de cet artiste avec lequel nous avons forgé notre culture musicale dès le plus jeune âge. La soirée s'est terminée sur les notes singulières d'Electro Pop du groupe français La Femme sur la scène de la Green Room.



Comme chaque samedi d'Eurockéennes, un artiste prend le contrôle de la programmation de la scène de la plage, cette année il s'agit du français Vitalic. Nous avons pu y retrouver tout au long de cette journée des artistes divers et variés comme Fishbach, Tuxedo, Thomas Azier, ou encore Helena Hauff. Nous retiendrons plusieurs lives marquants durant cette journée. Celui de HER sur la grande scène fut un instant touchant et émouvant aux notes de pop et de soul enivrantes. Mais également le live galactique des américains Explosions in the Sky offrant une expérience musicale où nous nous retrouvons comme hypnotisés par leur musique. C'est sans compter la dub electro des excellents Chinese Man sur la scène de la Green Room qui a ravi le public. L'avant dernière journée prend fin, il ne reste plus que un concert, les tant attendus français de Justice. Malgré un gros chagrin de la part de dame météo qui a entrainé un retard du début du concert, ce live a eu des saveurs d'apocalypse. Ce genre d'apocalypse qui te transcende et te laisse sans voix. 


Arcade Fire - Instagram @cassandre_th.

Quatrième et dernier jour de cette 29ème édition, la fatigue est à son comble, le repos est de mise pour espérer profiter comme il se doit de cette dernière journée. La programmation fut encore riche, entre un live survolté du groupe français Phoenix sur la grande scène précédé par celui des anglais de Royal Blood. Une succession parfaite de véritables pépites du Rock. Un dimanche fait de Rock, qui s'achève en apothéose par les talentueux Arcade Fire. Les sensations sont extrêmes, ce live fut d'une beauté inouïe à en donner la chair de poule. La cerise sur le gâteau de ce moment magique restera l'interprétation du titre Wake Up à la toute fin durant le traditionnel feu d'artifices.


        2018 signera la trentième édition des Eurockéennes, la tension est palpable et nous croisons les doigts pour découvrir en temps et en heures une programmation encore plus exceptionnelle que cette dernière. 


mercredi 21 juin 2017

EUROCKS 2017: L'éclectisme au rendez-vous

Pour cette 29ème édition du festival des Eurockéennes, la presqu'île du Malsaucy n'ouvre pas ses portes trois jours mais bel et bien quatre jours du 6 au 9 juillet 2017 pour le plus grand plaisir des festivaliers.



Cette année plus que jamais les Eurockéennes poussent les frontières d'un simple festival en offrant une programmation éclectique de plus de 70 artistes. Au rendez-vous, du rock, pop, métal, électro ainsi que du hip-hop fortement représenté pour cette nouvelle édition. 
Il y en aura pour toutes les envies et toutes les humeurs pour passer quatre jours de fête et de musique. 
Voici ma playlist Spotify concoctée pour l'occasion, faite de mes coups cœurs, des jolies découvertes que je ne manquerai pas de découvrir en live durant ces quatre jours or du temps. 


Alors? Convaincu(e)? On se retrouve sur la presqu'île du Malsaucy pour cette édition de folie? 

dimanche 4 juin 2017

"Hey Mademoiselle t'es jolie"

Nous sommes le samedi 3 juin, il est 17h40.
Je suis vêtue d'un tee-shirt blanc. Je porte également un jean noir et des baskets New Balance. Habits basiques pour un samedi qui se voulait classique. Je suis en marche pour aller faire quelques courses histoire de ravitailler mon frigo vide d'étudiante.
Je longe le canal nancéien, le soleil brille, il fait chaud. Je croise des enfants d'une dizaine d'années rire aux éclats en essayant de faire des ricochets. La vie est belle. Et même que des petits oiseaux chantonnent. Je viens de passer une belle journée, faite de lecture et de musique. Je suis souriante. Tout va pour le mieux. 
Puis mon innocence se prend une gifle en pleine gueule. Je m'apprête à traverser un passage piéton. Le petit bonhomme devient vert, une voiture attend au feu rouge. Rien de plus normal me diriez-vous. D'un pas décidé, je reprends la marche pour traverser ce banal passage clouté. C'était sans compter cette intervention du putain de conducteur et de son putain de passager de cette fameuse voiture à l'arrêt au feu rouge. 

"HEY MADEMOISELLE T'ES JOLIE [...] T'AS DE BELLES FESSES [...] OH MA BEAUTÉ RÉPONDS-MOI" 

S'en suivra un petit: 

"SALE PUTE TU POURRAIS RÉPONDRE [...] TOUTES DES SALOPES"

Que faire.
Que dire.
Comment réagir.
Je ne porte même pas de robe me dis-je. Mais merde, que je sois en robe, en jogging, en pantalon, je suis une femme, je porte ce qu'il me semble bon de porter. Je suis libre de mes choix. Et non encore une fois je suis victime de ce fléau d'harcèlement de rue. Une fois dans le tramway, une autre au supermarché, et puis de nouveau, pour la énième fois, dans la rue gratuitement comme ça à l'orée d'un passage piéton. De nuit, de jour, ils se croient tout permis. Agresser la gente féminine par des paroles sans queue ni tête, sans réflexion, gratuitement et méchamment. 
Je me sens une fois de plus salie, salie par ces deux gros machos qui ont portés un regard des plus écœurants sur moi, ce regard d'homme atroce qui se sent tout puissant. Qui nous prend, nous, femmes, comme un objet, un objet qu'on regarde sous toutes les coutures et qu'on commente comme si on commentait l'état des fruits et légumes dans un supermarché. Encore une fois j'ai envie de crier, crier de toutes mes forces pour transmettre ma haine envers ces monstres.
J'ai envie de les insulter violemment. 
J'ai envie de leur foutre un vagin et une paire de seins pour qu'ils subissent des paroles outrageuses de la part de leurs compères machos.  
Mais non, comme à chaque fois que ce genre de choses se passe, je me tais. Je continue mon chemin. Je trace. La tête haute. Mais les yeux remplis de larmes. 
Je leurs souhaite égoïstement du mal.
J'aurais aimé réagir, de manière intelligente, leurs répondre quelque chose qui les fasse réfléchir. Mais à quoi bon. Au risque de continuer à être affligée de noms d'oiseaux et de sifflements dénigrants? Au risque de me retrouver battue, violée au coin de la rue?

Il est presque 3h du matin et j'écris ceci. Nous sommes dans la nuit de samedi à dimanche. Je n'arrive pas à dormir alors j'écris. J'écris la rage en tête. Je suis en colère. Énervée de me retrouver un énième coup victime d'agressions verbales gratuites par deux misogynes inconnus. Écoeurée par cette société qui se trouve dans une descente aux enfers concernant la condition des femmes par certains. 
Nous sommes en 2017 et le nombre d'agressions, de violences, physiques et verbales faites aux femmes ne cesse de s'accroître. Aujourd'hui des paroles déplacées, et quoi demain? À quand de réelles et efficaces mesures pour combattre ce fléau national du harcèlement de rue qui touche 9 femmes sur 10?

Aujourd'hui, pour la énième fois, je me suis sentie comme une jeune femme de 19 ans humiliée, salie, et rabaissée gratuitement.

Aujourd'hui, pour la première fois, j'ai décidé de mettre cet amas de mots sur ce que j'ai vécu. Sur cette histoire qui malheureusement ressemble à tant d'autres histoires que tant d'autres plus ou moins jeunes femmes peuvent témoigner. 

Aujourd'hui je me sens impuissante et je ne sais que faire pour que cela change...

Il est 3h30, Morphée m'appelle, en espérant que ma nuit soit faite de rêves d'un monde meilleur, où le harcèlement de rue est banni et puni par la justice.